L’Edito du Rezo
L’ordre constitutionnel haïtien, tel qu’édifié par la Constitution du 29 mars 1987, repose sur un équilibre clair des pouvoirs et sur la préservation de principes intangibles. L’article 284-3 interdit explicitement toute tentative de révision de la Constitution par voie référendaire. Ce verrou constitutionnel vise à empêcher toute dérive autoritaire et toute manipulation populaire instrumentalisée par des pouvoirs de fait. Ainsi, le Conseil présidentiel de transition (CPT) et ses alliés, en cherchant à organiser un référendum, violent non seulement la lettre du texte fondamental mais aussi l’esprit de la République. Toute initiative de cette nature est frappée de nullité et ne saurait produire aucun effet juridique.
Le discours visant à justifier ce projet en s’appuyant sur un Conseil électoral provisoire (CEP) dépourvu de crédibilité met en évidence une instrumentalisation des institutions. Le CEP actuel, contesté dans son origine comme dans son fonctionnement, ne saurait servir de support pour une entreprise de modification constitutionnelle. L’idée d’un remaniement interne du bureau du CEP pour ouvrir la voie au référendum n’est rien d’autre qu’une tentative de contournement du droit, une subversion juridique. De surcroît, la présence d’acteurs éclaboussés par des scandales de corruption, comme le conseiller Louis Gérald Gilles lors de sa visite à l’Office national d’identification, manifeste la volonté de bâtir un processus vicié dès l’origine.
La responsabilité incombe également à cette fédération d’anciens premiers ministres qui, après avoir échoué dans la gestion des affaires publiques, se présentent comme des parrains d’un projet illégal. Leur posture témoigne d’un mépris flagrant pour les institutions. Or, le droit constitutionnel haïtien est clair : l’amendement ou la révision de la Constitution ne peut intervenir qu’avec un Parlement en fonction, c’est-à-dire un Sénat et une Chambre des députés régulièrement élus et investis. La disparition de ces organes depuis des années place le pays dans une vacance institutionnelle, mais jamais dans une situation où la violation de la Constitution deviendrait un remède.
La République se trouve déjà plongée dans une crise profonde : l’aéroport principal est fermé, les écoles peinent à fonctionner, et les services de l’État sont paralysés. Ajouter à ce chaos un référendum illégal ne ferait qu’aggraver la fracture. La seule voie de salut passe par le respect scrupuleux de l’ordre constitutionnel et la réhabilitation de l’État de droit. Voilà pourquoi il faut dire haut et fort NON au CPT et à Fils-Aimé à propos de ce référendum bidon Tet Kale-PHTK ; ce refus doit s’exprimer par des correspondances ouvertes dans la presse et par des prises de position claires afin de rappeler au gouvernement de doublure que l’article 284 demeure intangible et que toute tentative de forcing ne sera qu’un coup de force illégal et inconstitutionnel.

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