La résolution du Conseil de sécurité créant la Force de répression des gangs (FRG) prévoit également un Bureau d’appui des Nations Unies en Haïti(BANUH)
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le mardi 30 septembre une résolution proposée par les États-Unis et le Panama et tres soutenue par Haiti autorisant la création d’une Force de répression des gangs (FRG). Cette décision, prise en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, fait suite aux limites rencontrées par la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), déployée en juin 2024 sous commandement kenyan, dont les moyens n’ont pas permis de contenir l’expansion des groupes armés.
La résolution autorise la transition de la MMAS vers la FRG pour une durée initiale de douze mois, en étroite coopération avec le gouvernement haïtien. Forte d’un effectif total de 5 550 personnes, dont 5 500 agents en tenue et 50 civils, cette nouvelle force disposera d’un mandat offensif afin de « neutraliser, isoler et dissuader les gangs qui menacent la population et affaiblissent les institutions ». Elle devra également sécuriser les infrastructures essentielles, appuyer les capacités opérationnelles de la Police nationale d’Haïti et des Forces armées, lutter contre le trafic d’armes, de munitions et de stupéfiants, et créer des conditions de sécurité propices à la tenue d’élections libres et équitables.
Le Conseil insiste sur la nécessité de protéger les civils, en particulier les femmes, les filles et les enfants recrutés de force par les gangs. La FRG est autorisée, dans des limites strictes et temporaires, à prendre des mesures d’urgence en matière d’ordre public, y compris des arrestations, dans le plein respect du droit international et des droits humains. Elle devra par ailleurs soutenir les efforts visant à faciliter le désengagement volontaire des membres des gangs, notamment à travers des programmes de réinsertion adaptés aux enfants.
Pour garantir le fonctionnement de la mission, et en raison du caractère unique de la Force, la résolution crée le Bureau d’appui des Nations Unies en Haïti (BANUH), basé à Port-au-Prince. Celui-ci assurera un soutien logistique et opérationnel complet à la FRG, ainsi qu’un appui technique au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), à la PNH et aux Forces armées. Le BANUH fournira également une assistance technique à l’Organisation des États américains dans le cadre du projet SECURE-Haïti.
Le conseil de sécurité affirme que tout soutien apporté par le BANUH à la FRG, à l’OEA et à la PNH doit être pleinement conforme à la politique de diligence voulue en matière de droits humains en cas d’appui de l’ONU à des forces de sécurité non onusiennes énoncée par le Secrétaire général.
Le Conseil de sécurité rappelle que la crise en Haïti continue de représenter une menace pour la paix et la sécurité internationales. Il appelle les États membres et les organisations régionales à apporter un soutien en personnel, en matériel et en financement, par le biais notamment du fonds d’affectation spéciale de l’ONU et du projet SECURE-Haïti de l’OEA.
La résolution souligne par ailleurs que l’objectif ultime est de restaurer progressivement la sécurité et l’autorité de l’État haïtien, afin de permettre un transfert des responsabilités vers les institutions nationales.

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Via Juno 7
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