La BRH publie son rapport trimestriel sur la politique monétaire et la conjoncture économique
Dans sa note de politique monétaire du troisième trimestre 2024-2025, la Banque de la République d’Haïti souligne les défis persistants de l’économie nationale, marquée par une contraction de l’activité, une inflation galopante et un climat d’insécurité paralysant les secteurs productifs.
L’économie haïtienne continue d’évoluer dans un contexte fragile, fortement impacté par la détérioration du climat sécuritaire, l’atonie des activités productives et les pressions inflationnistes persistantes. Dans sa note de politique monétaire couvrant la période d’avril à juin 2025, la Banque de la République d’Haïti annonce avoir maintenu une stratégie prudente visant à stabiliser le taux de change, limiter la volatilité des prix, consolider les réserves internationales, désormais supérieures à six mois d’importations, et soutenir l’investissement à travers des programmes tels que Booster PME et la Circulaire 130 pour le secteur touristique.
Au niveau international, la période a été marquée par l’intensification des tensions commerciales, conséquence de la hausse des tarifs douaniers initiée par les États-Unis, qui a ralenti la croissance mondiale et accru la volatilité des marchés financiers. La Banque mondiale a révisé ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 à 2,3 %, soit 0,4 point de moins qu’annoncé en janvier. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les perspectives ont également été abaissées, avec une prévision de croissance de 2,3 %.
Sur le plan national, l’Indicateur Conjoncturel d’Activité Économique (ICAE) a reculé de 2,7 % au deuxième trimestre 2025, confirmant une contraction généralisée des secteurs primaire (-5,7 %), secondaire (-4,9 %) et tertiaire (-1,2 %). La crise sécuritaire a provoqué le déplacement interne de 1,3 million de personnes selon l’OIM, aggravant l’insécurité alimentaire. Plus de 5,7 millions d’Haïtiens, dont un million d’enfants, sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Dans ce contexte, l’inflation annuelle a atteint 28,4 % en juin 2025, contre 25,2 % en mars, alimentée notamment par la hausse des prix du logement, de l’énergie et des produits alimentaires.
Concernant les finances publiques, les recettes fiscales ont diminué de 7,7 % au troisième trimestre, tandis que les dépenses publiques ont augmenté de 9,2 %. Néanmoins, le Trésor public a dégagé une capacité de financement de 3 178,5 MG, en cohérence avec le Pacte de gouvernance signé entre le MEF et la BRH ainsi que le programme de référence conclu avec le FMI.
Le déficit commercial s’est aggravé entre octobre 2024 et juin 2025, les exportations reculant de 9,4 % tandis que les importations ont progressé de 10,1 %. En revanche, les transferts de fonds de la diaspora ont fortement augmenté (+22,1 %), atteignant 3,3 milliards de dollars ÉU, permettant de soutenir la stabilité du taux de change fixé à 130,8 gourdes pour un dollar américain au 30 juin 2025.
Du côté bancaire, malgré un environnement difficile, le secteur reste rentable et bien capitalisé. Les banques commerciales ont dégagé un bénéfice net de 2 213,15 MG au 30 juin 2025, en hausse de 12,3 % par rapport au trimestre précédent, avec un rendement des capitaux propres (ROE) de 15,23 %. Toutefois, la qualité du portefeuille de prêts demeure affectée, le ratio de prêts improductifs atteignant 14,17 %.
À lire aussi:
Via Juno 7
Read original article
Comments (0)
Add a Comment
No comments yet