Massacre à Labodrie : pourquoi l’État haïtien reste-t-il impuissant face aux gangs ?
Le village de Labodrie, situé entre l’Arcahaie et Cabaret, a été le théâtre d’un carnage le jeudi 11 septembre 2025. Selon les premiers bilans, plus de quarante habitants ont été abattus dans l’après-midi par des hommes lourdement armés identifiés comme membres de la coalition criminelle Viv Ansanm.
Selon des témoins, l’attaque serait un acte de vengeance après la mort d’un chef de gang surnommé Vlad, tué le 7 septembre dernier lors d’affrontements opposant la police, des groupes d’auto-défense et son clan. Les assaillants ont fait irruption à Labodrie, première section de Boucassin, ouvrant le feu sans distinction sur la population civile.
De nombreux habitants affirment que les criminels avaient publiquement annoncé leur offensive plus d’une semaine auparavant. Malgré ces avertissements, aucune mesure de protection n’aurait été prise pour sécuriser la population, ce qui soulève des interrogations sur l’inaction des autorités haïtiennes face à la menace grandissante des gangs armés.
Face à cette tragédie, les États-Unis ont exprimé leur profonde tristesse et présenté leurs condoléances aux familles des victimes. Washington a condamné avec force l’attaque, qualifiant les assaillants de « gangs terroristes », et a exhorté les Haïtiens ainsi que la communauté internationale à unir leurs efforts pour mettre un terme aux violences. « La sécurité d’Haïti est importante pour les États-Unis », a souligné la déclaration officielle publiée sur les réseaux sociaux de l’ambassade américaine.
Depuis plusieurs jours, les habitants de la commune de l’Arcahaie multiplient les appels à l’aide, craignant que les gangs ne prennent d’assaut la cité du drapeau, symbole fort de l’histoire nationale. La population, déjà traumatisée, redoute une escalade meurtrière si rien n’est fait pour rétablir l’ordre et protéger les civils.
Cette tuerie s’ajoute à une longue liste de massacres restés impunis, dont ceux de La Saline, de Bel-Air ou encore de Wharf Jérémie. Chaque fois, les mêmes questions demeurent : pourquoi l’État haïtien reste-t-il silencieux ? Pourquoi aucune mesure sérieuse n’est prise pour neutraliser ces bandes armées qui contrôlent de larges portions du territoire ?
Tandis que la communauté internationale multiplie les condamnations, la population, elle, continue de payer le prix fort, livrée à la terreur des gangs dans un pays où l’absence de l’État devient chaque jour plus criante.

Image : Rodrigo Abd/AP Photo/picture alliance
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Via Juno 7
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