Arrachées à leurs foyers après les attaques armées du 16 juillet, des milliers de familles vivent aujourd’hui dans la précarité, privées de nourriture, d’eau et de sécurité, tandis que les appels à l’aide se multiplient.
La terreur imposée par les gangs dans le département de l’Artibonite a plongé des milliers de familles dans le désarroi. À Petite-Rivière, des attaques armées menées dans la nuit du 16 juillet 2025 ont contraint plus de 14 000 habitants à abandonner en hâte leurs maisons, leurs terres et parfois leurs proches.
Lors d’un travail de terrain à Verrettes, notre photojournaliste Fildor PQ Egeder a rencontré plusieurs déplacés, aujourd’hui réduits à vivre dans des conditions dramatiques. « Nous avons fui au milieu de la nuit avec les enfants, sans rien emporter », témoigne une mère, la voix brisée par l’angoisse.
Dans ces camps improvisés, la réalité est brutale : des familles entières dorment à même le sol, sous des bâches de fortune ou à la belle étoile, exposées aux intempéries et à l’insécurité. Sans eau ni nourriture, les plus vulnérables, surtout les enfants, souffrent de malnutrition, de maladies liées à l’insalubrité et de traumatismes psychologiques engendrés par la violence. « J’ai tout perdu. J’ai frôlé la mort. Ici, c’est une organisation qui nous aide avec un repas par jour », confie en larmes une autre mère de famille.
Les plus âgés, quant à eux, assistent impuissants à l’effondrement de toute une vie de sacrifices. Ils voient s’évanouir leurs terres, leurs maisons et leurs souvenirs, incapables de protéger leurs familles face à une spirale de violence incontrôlable.
Un déplacement massif documenté par l’OIM
Selon un rapport de suivi d’urgence publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 14 885 personnes, soit 3 425 ménages, ont été déplacées vers différentes localités du département à la suite de ces attaques.
Dans la troisième section communale Oge de Dessalines, 770 ménages représentant 3 230 personnes ont trouvé refuge.
À Saint-Michel de l’Attalaye, la septième section Marmont accueille 1 282 personnes réparties en 320 ménages, tandis que la première section Platana abrite 475 déplacés issus de 120 ménages.
Dans la commune de Verrettes, plus précisément dans la quatrième section Desarmes, 270 ménages représentant 941 personnes ont également été recensés.
Les localités de Pont Tamarin et Bassin, dans la commune des Gonaïves, accueillent respectivement 140 et 85 déplacés.
Enfin, dans la commune d’Ennery, 107 personnes réparties entre les sections Savane Carrée et Bas d’Ennery ont été enregistrées.
Au micro de notre photojournaliste, les déplacés expriment un appel pressant à l’État : celui de rétablir la sécurité afin qu’ils puissent retourner chez eux et tenter de reconstruire une vie normale. Mais pour l’instant, la peur domine : peur de la faim, peur de la maladie, peur que la violence reprenne et les rattrape.
Chaque jour est une lutte pour survivre, dans un quotidien marqué par la précarité et l’incertitude. Alors que la crise humanitaire s’aggrave, les appels à l’aide restent largement sans réponse. Pour ces familles de l’Artibonite, l’avenir demeure suspendu, entre détresse et espoir de paix.
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Via Juno 7
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