Le MENFP et le BSE-AENF annoncent une vaste campagne d’alphabétisation pour 1,5 million de personnes

À l’occasion de la 59e Journée internationale de l’alphabétisation, le MENFP et le BSE-AENF annoncent un ambitieux programme national sur onze mois, mobilisant près de 50 000 moniteurs.

Le lundi 8 septembre 2025, Haïti a célébré la 59e Journée internationale de l’alphabétisation autour du thème « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique ». L’événement, organisé par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) et le Bureau du Secrétaire d’État à l’Alphabétisation et de l’Éducation Non-Formelle (BSE-AENF), a réuni des membres du gouvernement, des cadres de l’administration publique, l’Académie du Créole Haïtien, l’UNESCO et plusieurs acteurs de la société civile.

À cette occasion, les autorités ont annoncé le lancement d’un projet ambitieux visant à alphabétiser près de 1 500 000 personnes entre octobre 2025 et septembre 2026. Cette campagne nationale reposera sur une approche de justice sociale et mobilisera environ 50 000 moniteurs, soutenus par des techniciens déployés à travers le pays. L’objectif, selon le MENFP, est de contribuer à l’éradication de l’analphabétisme, un fléau qui freine encore le développement humain et social.

Le ministre de l’Éducation, Augustin Antoine, a exprimé son regret face à la persistance du problème malgré plus de 80 ans d’efforts. « Alphabétiser n’est pas seulement apprendre à lire, écrire et compter. C’est un projet politique, social et économique », a-t-il déclaré, appelant à une vision nationale forte. Pour garantir le succès de la campagne, il a annoncé l’application du décret sur le service civique obligatoire, qui impliquera notamment les étudiants de l’Université d’État d’Haïti.

De son côté, la ministre à la Condition féminine, Pédrica Saint-Jean, a insisté sur le caractère fondamental du droit à l’éducation, qu’elle considère comme une exigence de justice sociale et un levier d’émancipation pour les femmes.

Mozart Clérisson, secrétaire d’État à l’Alphabétisation, a rappelé que ce combat ne doit pas être indéfini : « L’alphabétisation a commencé un jour en Haïti, elle doit aussi y prendre fin un jour ».

Les interventions de Rosilia François Corneille, présidente de l’Académie du Créole Haïtien, et d’Éric Voli-Bi, représentant de l’UNESCO en Haïti, ont également mis en avant l’importance de ce programme. Tous deux ont salué cette initiative nationale, la considérant comme un pas décisif vers une Haïti plus inclusive et tournée vers le développement durable.

Dans son message officiel, Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a souligné que l’alphabétisation à l’ère numérique ne se limite plus à la lecture et à l’écriture, mais doit inclure l’éducation aux médias et à l’information. Elle a rappelé que les nouvelles technologies, malgré leurs défis, offrent de nouvelles opportunités d’apprentissage, notamment pour les populations marginalisées.

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