À la 80e Assemblée générale des Nations unies, le coordonnateur du CPT, Laurent Saint-Cyr, a placé la sécurité et l’organisation des élections au cœur de ses échanges avec les représentants de la communauté haïtienne de la diaspora et le Secrétaire général Antonio Guterres, ce dimanche 21 septembre.
Dans un entretien accordé aux représentants de Juno7, Scoop FM, Magic 9 et Le Nouvelliste, Laurent Saint-Cyr a dévoilé ses priorités après ses rencontres avec la diaspora haïtienne et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Avant toute réunion bilatérale ou multilatérale, il a affirmé avoir choisi d’écouter d’abord la diaspora, compte tenu de son importance dans le développement du pays et la résolution de la crise.
Il a rencontré Antonio Guterres sur la crise haïtienne ce dimanche, avant de coprésider, aux côtés du président William Ruto et du sous-secrétaire d’État Christopher Landau, une réunion de haut niveau prévue lundi sur la fin du mandat de la MMSS en octobre prochain et sur la proposition conjointe des États-Unis et du Panama concernant une nouvelle mission robuste de repression en Haïti contre les gangs armés.
Laurent Saint-Cyr s’est dit confiant concernant le rétablissement de la sécurité et l’organisation des élections, mais est resté prudent sur la question du référendum. Il a confirmé que le conseiller-président Frinel Joseph, chargé des questions électorales, ainsi que trois autres conseillers, mèneront des consultations avec les parties prenantes sur la faisabilité de ce projet. Selon lui, le CPT et le gouvernement restent à l’écoute de tous les acteurs de la vie nationale, en raison de l’importance d’un amendement à la Constitution de 1987. « C’est une décision cruciale pour l’avenir du pays. Nous n’avons pas la légitimité nécessaire pour poser un tel acte sans l’aval du peuple haïtien », a-t-il déclaré.
Interrogé sur certains changements au sein de l’administration, il a précisé n’avoir nommé ni proposé aucun ministre ni directeur au sein du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé. Concernant le ministre du Commerce, il a expliqué que cette nomination résultait d’une proposition des associations patronales. Le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition a exhorté les nouveaux directeurs généraux fraîchement nommés à auditer la gestion de leurs prédécesseurs, dans un souci de reddition des comptes et de bonne gouvernance.
Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, et du secrétaire d’État à la Sécurité, Mario Andrésol, Laurent Saint-Cyr a également participé à deux panels organisés à New York avec les représentants de la diaspora. Il a répondu aux questions des leaders, dont Me Frandler Julien et le général à la retraite Honoré, ancien officier de l’armée américaine. Plusieurs experts haïtiano-américains en sécurité avaient fait le déplacement pour échanger avec la délégation sur le rétablissement de la sécurité, l’organisation des élections et la participation de la diaspora. Lors d’une table ronde organisée par le Consulat général d’Haïti à New York, Laurent Saint-Cyr a réaffirmé son engagement à jeter les bases du développement du pays.
« Au plus haut niveau de l’État, nous mettons tout en œuvre pour le rétablissement de la sécurité et l’organisation des élections, conditions essentielles pour garantir aux générations futures paix, stabilité et développement durable. Je pense particulièrement à nos policiers et à nos militaires qui, au prix de leur sang, affrontent ces gangs alimentés par des réseaux criminels transnationaux. Hommage à leur courage exemplaire », a-t-il déclaré devant les leaders de la diaspora.
Lors de sa rencontre bilatérale avec Antonio Guterres, ce dernier a souligné qu’une force plus robuste et un engagement soutenu de la communauté internationale étaient nécessaires pour accompagner efficacement Haïti. Le Secrétaire général a dénoncé l’égoïsme de certains États qui investissent massivement dans l’armement tandis que des peuples comme celui d’Haïti souffrent. Il a insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre le Premier ministre et le CPT, gage de réussite de la transition, affirmant qu’il n’existe aucun agenda caché de l’ONU, mais uniquement un appui clair au peuple haïtien.
De son côté, Laurent Saint-Cyr a rappelé que l’Accord du 3 avril mentionne la nécessité de traiter la question constitutionnelle, bien que le temps manque pour mener ce chantier à bien. Il a mis en avant la bonne collaboration entre le Premier ministre et la présidence du CPT, notamment dans le renforcement de la PNH, la restauration de l’ordre dans certaines zones urbaines et les opérations d’assainissement au centre-ville de Port-au-Prince.
Selon lui, certains gangs commencent à craindre la riposte des forces de l’ordre et envisagent des négociations, signe que les efforts portent leurs fruits. Il a salué le rôle du Kenya dans la MMSS et s’est dit satisfait de la proposition conjointe formulée par les États-Unis, l’ONU et le Panama sur la poursuite de la mission. Toutefois, il a exprimé le souhait d’obtenir des clarifications sur l’après-MMSS et sur la période postérieure au 7 février 2026. Laurent Saint-Cyr a également informé le Secrétaire général de ses démarches auprès de plusieurs pays membres pour obtenir le soutien nécessaire afin de faire adopter une nouvelle résolution au Conseil de sécurité.
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Via Juno 7
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