La semaine qui s’annonce pourrait être décisive pour Haïti. Alors que le pays étouffe sous le poids d’une insécurité omniprésente, d’une crise politique profonde et d’un blocage institutionnel paralysant, l’annonce de changements au sein des directions générales et du gouvernement apparaît comme un signal attendu.
Un État gangrené par la corruption
Le départ de certains directeurs généraux est une nécessité impérieuse. Les allégations selon lesquelles certains entretiendraient des liens financiers avec des groupes criminels terrorisant la population constituent — si elles se confirment — une trahison absolue de la fonction publique. Cela illustre l’ampleur de la corruption qui ronge les rouages de l’État et contribue directement à la dégradation de la sécurité et à l’aggravation de la misère.
Un gouvernement en échec
Un remaniement ministériel partiel s’impose également. L’échec patent de plusieurs membres du gouvernement face à l’urgence sécuritaire et à la détresse humaine ne peut plus être ignoré. Ni l’efficacité ni la vision n’ont été au rendez-vous.
Le danger du « remaniement cosmétique »
Toutefois, cet élan de changement ne doit pas sombrer dans les travers habituels. Le peuple haïtien est las des simulacres, des jeux d’influence et des nominations de complaisance. Un simple remaniement cosmétique, qui se limiterait à remplacer des noms sans modifier les pratiques, serait pire qu’une inaction : ce serait une insulte à l’intelligence collective.
Pour une véritable rupture
Ce dont Haïti a besoin, c’est d’une rupture.
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Une rupture morale : avec la nomination de personnalités intègres, compétentes et courageuses, loyales à la nation plutôt qu’à des intérêts particuliers.
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Une rupture structurelle : avec des profils de techniciens aguerris et de visionnaires capables de dépasser la gestion de crise pour proposer un véritable projet de société.
Une responsabilité historique
Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre portent sur leurs épaules une responsabilité historique. Ils doivent résister aux pressions, rejeter les arrangements douteux et choisir les candidats les plus compétents. Le critère doit être impitoyable : professionnalisme, intégrité et vision claire pour Haïti.
Cette semaine ne doit pas être une simple répétition des erreurs du passé. Elle doit marquer le début d’un nouveau chapitre, à la hauteur des défis immenses que traverse la nation.
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Via Juno 7
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